Examens de Grade 9: aucun plan B pour les élèves qui échoueront

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L’avenir de plusieurs collégiens qui ne réussiront pas au National Certificate of Education est incertain.

L’avenir de plusieurs collégiens qui ne réussiront pas au National Certificate of Education est incertain.

Actuellement, de nombreux collèges d’État organisent des «Mock Exams». Cet exercice, traditionnellement réservé aux examens hautement compétitifs, à l’instar du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC), inclut une nouvelle épreuve : le National Certificate of Education (NCE). La première édition se tiendra l’année prochaine. Mais, déjà, des établissements scolaires ont jugé bon de tenir ces «mock exams» en conditions réelles. En d’autres mots, dans des «exam conditions», telles qu’elles seront organisées en octobre 2020. Cependant, malgré tous ces préparatifs, les spécialistes du secteur ont du mal à faire état de leurs craintes.

Pourquoi ? Il faut d’abord comprendre que la réforme éducative, préconisée par l’alliance Lepep, favorise l’inclusion. Une mesure qui a été applaudie, en théorie, par plus d’un. Dans la pratique, toutefois, la réalité est toute autre. Alors que les élèves de la filière préprofessionnelle (autrefois appelée prevocational stream et rebaptisée extended stream) suivaient auparavant un programme scolaire différent – basé sur des matières classiques et techniques – sous la réforme, ils sont tenus de suivre le même syllabus. Un programme composé uniquement de matières scolaires (académiques).

Niveau assez élevé

 La promotion automatique en Grade 7, soit après le Primary School Achievement Certificate (PSAC) est loin d’aider. Car, à présent, aucun élève n’est recalé à la fin du cycle primaire et ne peut donc repasser l’épreuve. Cependant, ceux qui n’ont pas réussi se retrouvent dans «l’extended stream» et suivent… le même programme scolaire que leurs camarades de classe ! «C’est une première grave anomalie du système. On demande à ces élèves de suivre le même cursus alors qu’ils n’ont pas le niveau. Et après, on leur demande de prendre part à un examen national sélectif», souligne Soondress Sawmynaden, président de l’Association des recteurs.

En effet, le NCE se veut avant tout être un examen sélectif, qui permet non seulement la promotion en Grade 10 (ex-Form IV) mais aussi, l’entrée dans les académies. «Même si on occulte les élèves qui font partie de l’extended stream, parmi ceux du mainstream, selon mon expérience, un élève sur deux ne pourra pas franchir ce cap», poursuit Soondress Sawmynaden. Car, dit-il, le niveau de l’examen est assez élevé, de sorte que des élèves en Grade 11 (SC), ont du mal à répondre à certaines questions.

Bashir Taleb, président de la Fédération des Managers des collèges privés, abonde dans le même sens. «Plusieurs parents ont exprimé leurs craintes. Que se passera-t-il si les élèves échouent ? Pourront-ils avoir recours à une deuxième tentative ? Et s’ils échouent une seconde fois ? », se demande-t-il.

C’est bien là où le bât blesse. Selon nos informations, aucun plan B n’a été établi pour ces élèves qui échoueront au NCE. «Ils seront probablement déscolarisés. Le drame, c’est qu’il existe un silence total au niveau du ministère de l’Éducation. Nous n’arrivons pas à obtenir des réponses. C’est le flou total», dit-il.

Sollicité, Steve Obeegadoo, ancien ministre de l’Éducation, qui a pendant longtemps prôné l’inclusion dans l’éducation, avance que le développement éducatif est basé sur un tronc commun, c’est-à-dire, un socle de compétences académiques et techniques. «C’est le cas dans plusieurs pays. En France, il existe le brevet, au Royaume-Unis, les GCE O levels et aux États-Unis, on parle des Middle Schools.» Il ajoute que ces systèmes offrent également l’opportunité aux élèves qui se distinguent de suivre une filière différente, leur permettant soit de prendre davantage de matières, soit de terminer le programme plus vite. «Il faut donc avoir un cursus diversifié, sans pour autant remettre en question le tronc commun.»

Il estime que le NCE n’était même pas nécessaire. «Il fallait plutôt enrichir mais tout ça demande une meilleure planification. Un programme académique ne suffit pas, il faut qu’il soit adapté à la grande majorité de la population estudiantine. La scolarisation est là pour faire réussir l’enfant, pas pour le faire échouer.»

Dans le document officiel sur la réforme éducative, publié sur le site du ministère de l’Éducation, les objectifs du NCE sont clairement listés. D’abord, il vise à assurer la promotion en Grade 10, l’orientation des élèves dans les filières académiques ou techniques et l’admission dans les académies. Cela, si les élèves réussissent. Aucune mention n’est faite d’un plan B en cas d’échec.

Entre-temps, dans les milieux scolaires, le flou persiste. D’ailleurs, l’entrée dans les académies et la réussite à l’examen dépendra-t-il de la performance des élèves dans les matières qu’ils ont choisies uniquement, ou sur le nombre total de points obtenus ? Que se passera-t-il si une grande majorité échoue, comme cela a été le cas par rapport à l’obtention des 5 credits nécessaires pour monter en HSC ? Autant de questions qui subsistent…

Surveillance et corrections: une réunion tripartite en vue

Comment jongler entre les examens du SC, HSC et du NCE l’année prochaine ? Y aura-t-il un nombre suffisant d’enseignants dans les collèges pendant la tenue de ces épreuves ? Ce sont là quelques questions que se pose Soondress Sawmynaden. Car déjà, le troisième trimestre est marqué par le manque de profs dans les salles de classe, étant donné qu’ils sont retenus comme correcteurs et «invigilators» par le Mauritius Examination Syndicate (MES). «Nous voulons être sûrs que les ressources seront gérées de façon responsable. Voilà pourquoi nous avons demandé la tenue d’une réunion tripartite, avec le MES et le ministère de l’Éducation au plus vite.» Cette requête semble avoir été acceptée, sauf que les deux instances ont demandé plus de précisions.


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