« L’arrestation du militant basque Josu Urrutikoetxea soulève une question délicate pour la France »

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Arrêté en mai, le militant indépendantiste basque Josu Urrutikoetxea a joué un rôle central dans la résolution du conflit basque, rappellent les membres de son comité de soutien. Ils appellent dans une tribune au « Monde » la France et l’Espagne à faire preuve de courage en libérant celui qui a largement contribué à la normalisation de la question basque

Publié aujourd’hui à 12h04 Temps de Lecture 5 min.

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« En tant que praticiens et experts internationaux en médiation et construction de la paix, nous pouvons témoigner du fait que la résolution des conflits armés implique nécessairement des compromis et concessions ». Photo: Jose Antonio Urrutikoetxea, le 14 janvier 2000.
« En tant que praticiens et experts internationaux en médiation et construction de la paix, nous pouvons témoigner du fait que la résolution des conflits armés implique nécessairement des compromis et concessions ». Photo: Jose Antonio Urrutikoetxea, le 14 janvier 2000. Vincent West / PBEAHULOLCT

Tribune Les efforts visant à mettre fin à la violence et aux conflits majeurs dans le monde – de l’Ukraine au Yémen – nous rappellent que, si les guerres impliquent d’énormes sacrifices personnels de la part de nos forces de l’ordre, qu’il en va de même pour ceux qui œuvrent à la paix. L’arrestation le 16 mai 2019 de Josu Urrutikoetxea, connu pour son militantisme en faveur de l’indépendantisme basque mais aussi pour son rôle décisif dans les pourparlers de paix visant à mettre fin au conflit basque, soulève une question délicate pour le gouvernement français.

Comment soutenir la transition de sortie du conflit basque, tout en reconnaissant la gravité des actes violents commis dans le passé et les droits pour toutes les victimes à obtenir la vérité, la justice et la résolution ? Bien que nous ne prétendions pas détenir la réponse ultime à cette question récurrente dans tous les processus de paix, nous croyons que la criminalisation de ceux qui ont mené la transition de la lutte violente à une politique pacifique est à la fois, problématique sur le plan éthique et stratégiquement contre-productif. C’est aussi cette même conviction qui anime les signataires du comité de soutien à la libération de Josu Urrutikoetxea et de la pétition appelant à sa libération.

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En tant que praticiens et experts internationaux en médiation et construction de la paix, nous pouvons témoigner du fait que la résolution des conflits armés implique nécessairement des compromis et concessions – parfois par la coercition violente et la défaite, le plus souvent par le dialogue et les accords de paix. Aussi déconcertant que cela puisse être, la fin de la phase violente du long conflit basque a montré qu’il est également possible d’y mettre un terme sans une victoire militaire totale ou un accord de paix négocié. Il faut par contre considérer que les actes de violence récurrents et la non-application de dispositions de certains accords de paix dans des contextes comme ceux de l’Irlande du Nord et de la Colombie démontrent que même un accord célébré n’apporte pas, en soi, la paix.

Le long chemin du vivre ensemble

Il ne représente qu’une étape sur le long chemin vers le vivre-ensemble, la justice et la paix durable qui exigent plus de travail, plus de dialogue et plus de compromis. Choisir la non-violence n’est pas une option facile pour un État, une société ou un groupe qui a adopté pour tactique la guerre pour atteindre ses objectifs et revendications, et cela l’est sans doute encore moins pour les victimes et les survivants de la violence. Nul n’a le droit d’exiger leur pardon, il leur appartient librement de le donner ou non.

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