En Malaisie, le patriarche Mahathir reprend goût au pouvoir

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A 93 ans, le premier ministre malaisien refuse de préciser quand il cédera son poste comme il s’y est engagé. Le Monde l’a rencontré alors qu’il était de passage à Londres, lundi.

Par Publié aujourd’hui à 10h36

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Le premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad  à Langkawi (Malaisie), le 28 mars.
Le premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad  à Langkawi (Malaisie), le 28 mars. FELIN LIME / REUTERS

Un peu plus d’un an après son retour au pouvoir, Mahathir Mohamad, 93 ans, n’est en rien pressé de laisser sa place de premier ministre, comme il s’y est pourtant engagé.

De passage à Londres pour un ­discours à Cambridge dimanche, et un bain de foule avec la communauté malaisienne, M. Mahathir a donné, lundi 17 juin, une rare interview au Monde. Assis sur un bord du canapé dans sa suite de travail du quartier de Kensington, cravaté et en pantoufles, le patriarche de la politique malaisienne voit défiler les visiteurs avec une maîtrise de soi et une acuité peu communes.

Indissociable du décollage économique de son pays

Ce personnage haut en couleur, connu pour ses piques nationalistes contre l’Occident, est controversé : il reste populaire dans son pays et est indissociable du décollage économique du tigre malaisien. Mais il fut aussi honni pour son intolérance et son goût de la manipulation.

En ralliant le camp des progressistes contre son propre parti aux mains du premier ministre kleptomane, Najib Razak, aujourd’hui accusé de multiples faits de corruption et de détournement, le « Docteur M. », pseudonyme sous lequel il est connu en Malaisie, s’est en tout cas refait une virginité.

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Sauf que la question de sa retraite agite le microcosme de la politique malaisienne. Car son retour comme premier ministre à la tête de la coalition victorieuse des législatives du 9 mai 2018, un poste qu’il a occupé pendant cinq mandats entre 1981 et 2003, s’est fait sous condition : qu’il cède le poste suprême à Anwar Ibrahim, le chef du principal parti de la coalition victorieuse, le PKR, ou Parti de la justice du peuple. Qui était alors en prison.

Son ex-successeur désigné, Anwar, a été embastillé pour corruption et sodomie avant d’être libéré à la faveur d’un pardon royal.

Et pour cause : ex-successeur désigné de Mahathir, Anwar est tombé en disgrâce en 1998 avant d’être embastillé à deux reprises pour corruption et sodomie, une pratique illégale en Malaisie. Libéré le 16 mai 2018 à la faveur d’un pardon royal ­demandé par Mahathir, une semaine après les législatives, Anwar, qui n’a jamais reconnu les crimes qui lui étaient reprochés, a depuis remporté un siège de député lors d’une élection partielle.

Les deux hommes sont, officiellement, réconciliés. Mais Mahathir tient à une mise au point :

« Je suis donc un premier ministre par intérim. Et nous ne pensons pas que le moment est venu pour moi de quitter mon poste. Je le ferai peut-être après deux ans, ou trois ans. L’accord porte sur le fait de laisser ma place à cet homme, Anwar ­Ibrahim. Je tiendrai ma promesse, je quitterai mon poste. Mais la durée ne fait pas partie de l’accord. »

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