République tchèque : « Nous serions prêts à quitter le gouvernement » en cas d’atteinte à l’indépendance de la justice

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Tomas Petricek (CSSD), ministre tchèque des affaires étrangères, tire les leçons du vaste mouvement d’opposition au premier ministre, son partenaire de coalition Andrej Babis, soupçonné par Bruxelles d’avoir bénéficié de fonds communautaires indus.

Publié aujourd’hui à 15h51, mis à jour à 16h04

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Le ministre tchèque des affaires étrangères, Tomas Petricek, le 18 avril 2019 à Bratislava, en Slovaquie.
Le ministre tchèque des affaires étrangères, Tomas Petricek, le 18 avril 2019 à Bratislava, en Slovaquie. JOE KLAMAR / AFP

Tomas Petricek est le ministre tchèque des affaires étrangères. Il est membre du parti social-démocrate, associé au pouvoir au premier ministre Andrej Babis et à son mouvement, l’Action des citoyens mécontents (ANO). Ce dernier, allié aux élus macronistes au Parlement européen, est soupçonné d’avoir bénéficié de fonds communautaires indus, et est en froid avec Bruxelles à ce sujet. Et est confronté à un vaste mouvement populaire en raison de ce conflit d’intérêt.

La République tchèque connaît une grande mobilisation contre M. Babis, accusé de détournement de fonds. Etes-vous d’accord avec le premier ministre quand il dénonce des « attaques de Bruxelles » contre son pays ?

Je suis convaincu qu’il faut bien séparer les deux. D’abord, nous parlons d’un projet de rapport d’audit écrit par la Commission européenne. La République tchèque va procéder conformément aux règles ; elle a la possibilité de réagir et d’envoyer des commentaires. Il faut respecter la procédure. Je ne crois pas qu’il faille attaquer les institutions européennes. Restons-en au fait.

En ce qui concerne les manifestations contre M. Babis, cela montre que les citoyens tchèques peuvent manifester contre certaines propositions politiques, comme les Français l’ont fait contre M. Macron. Il faut étudier les raisons qui ont conduit les gens à manifester. Il faut aussi s’assurer que l’Etat de droit est respecté, que la justice est toujours indépendante, et qu’elle ne subit aucune interférence.

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Manifestants demandant la démission du premier ministre tchèque, Andrej Babis, l 4 juin 2019, à Prague.
Manifestants demandant la démission du premier ministre tchèque, Andrej Babis, l 4 juin 2019, à Prague. MICHAL CIZEK / AFP

Est-ce bien le cas, ou avez-vous des soupçons ?

Je suis convaincu que l’indépendance de la justice n’est pas menacée, tout comme l’Etat de droit. Mon parti se veut particulièrement vigilant sur ces points. S’il y avait une tentative de révoquer le procureur général, nous serions prêts à quitter la coalition gouvernementale.

Ne regrettez-vous pas que ce conflit d’intérêt personnel, ne concernant que M. Babis, crée des tensions entre votre pays et l’Union Européenne (UE) ?

Le parti social-démocrate a formé une coalition avec le parti ANO tout en sachant qu’il y avait un grand point d’interrogation autour du conflit d’intérêt du premier ministre. Dès le début, c’est un sujet qui a marqué la coopération gouvernementale, mais notre parti a voulu faire preuve de responsabilité. Les alternatives qui se présentaient, notamment avec les mouvements populistes ou la droite extrême, aurait eu un impact sur la position de la République tchèque au sein de l’UE. C’est pour cela que nous avons joint nos forces à celle d’ANO. Dès le début, nous avons dit que si la justice tchèque arrivait à la conclusion que le premier ministre n’avait pas respecté la loi, cela mettrait fin à notre participation au gouvernement.

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