Le vin des colons israéliens, un test majeur pour l’étiquetage voulu par l’Union européenne

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Un viticulteur de Cisjordanie a porté devant la justice européenne la question de l’étiquetage spécifique, voulu par l’Union, des produits fabriqués dans les colonies.

Par Publié aujourd’hui à 11h00, mis à jour à 11h20

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La ville palestinienne d’Al-Bireh avec, à  l’arrière-plan, la colonie de Psagot, dans la périphérie est de Ramallah, en Cisjordanie, en avril 2017.
La ville palestinienne d’Al-Bireh avec, à  l’arrière-plan, la colonie de Psagot, dans la périphérie est de Ramallah, en Cisjordanie, en avril 2017. ABBAS MOMANI / AFP

« Où sommes-nous ?

– Nous sommes en Israël ! Quelle question. Ça fait 3 000 ans ! »

Nous sommes en Cisjordanie, dans les territoires occupés. Assis dans la salle de dégustation du vignoble de Psagot, Yaakov Berg préfère parler terroir. Il aime raconter son histoire familiale, l’arrivée de Russie lorsqu’il avait 3 ans, l’installation dans la colonie lorsqu’il en avait 11, le sionisme de son père appris dans les livres, leur attachement aux récits bibliques qui s’enracinent dans chaque colline palestinienne avoisinante.

Yaakov Berg aime aussi évoquer le succès de son vignoble : 3 000 bouteilles par an à la fin des années 1990, près de 400 000 aujourd’hui, dont 70 % destinées à l’export. La diaspora à New York adore sa production. Mais l’entrepreneur n’apprécie pas qu’on le questionne sur les droits des Palestiniens. « Ils devraient nous dire dix fois merci : on garde leurs frontières, on assure la sécurité. La situation est bien meilleure ici qu’à Gaza ! Ils comprennent que leur avenir n’est qu’avec nous. »

L’UE veut rester du côté du droit international

Cette approche fait écho à celle de Washington. Les 25 et 26 juin, les Etats-Unis organisent à Bahreïn une conférence internationale, destinée à présenter le volet économique de leur plan de paix pour le Proche-Orient, déjà reporté plusieurs fois. Une initiative rejetée par les Palestiniens, qui seront absents, et acceptée du bout des lèvres par les pays arabes, attachés à la solution traditionnelle à deux Etats.

Lire aussi Les Etats-Unis donnent rendez-vous à Bahreïn pour le premier volet de leur plan de paix

M. Berg, lui, représente tout ce que l’administration Trump veut promouvoir : le développement, la qualité de vie plutôt que la souveraineté pour les Palestiniens. « L’économie est le principal moteur pour faire la paix », assure le colon.

Washington prétend tourner pour de bon la page de l’ère d’Oslo, du nom des accords de 1993, quitte à ouvrir la voie à l’annexion de pans entiers de la Cisjordanie, où se concentrent les colons. Cette politique s’est traduite par la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale et la fin de toute critique de la colonisation.

De son côté, l’Union européenne (UE), marché important, mais acteur politique marginalisé, reste du côté du droit international. C’est l’une de ses initiatives que M. Berg a attaquée en justice, en France, devant le Conseil d’Etat. Il s’agit de l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies.

Bruxelles a appelé en 2015 à distinguer les produits des colonies de ceux d’Israël, au nom de l’information des consommateurs.

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