Bataille pour la direction des affaires politiques au Quai d’Orsay

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Pour la première fois, une femme pourrait diriger la plus prestigieuse des onze directions d’administration centrale des affaires étrangères.

Par Publié aujourd’hui à 11h48

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Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avec Hélène Duchêne, alors ambassadrice de la France auprès de l’OTAN, en décembre 2017 à Bruxelles.
Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avec Hélène Duchêne, alors ambassadrice de la France auprès de l’OTAN, en décembre 2017 à Bruxelles. THIERRY CHARLIER / AFP

Une femme va-t-elle pour la première fois occuper la direction des affaires politiques, la plus prestigieuse des onze directions d’administration centrale du ministère des affaires étrangères ? Jamais une diplomate – sinon pour un intérim de quatre mois en 1991 – ne s’est installée à ce poste-clé. Car c’est là qu’avec le ministre et son cabinet s’élabore, en liaison avec l’Elysée, la diplomatie tricolore sur les dossiers les plus sensibles, à commencer par les questions stratégiques.

C’est l’un des enjeux symboliques du grand mouvement diplomatique qui doit, d’ici à l’été, remplacer des directeurs et des directrices, ainsi que les titulaires arrivés au terme des trois ou quatre ans de leur mission, de quelque 64 postes soit plus du tiers des 162 ambassades et 16 représentations diplomatiques françaises.

Le ministère des affaires étrangères veut rattraper son retard et faire davantage de place aux femmes dans les plus hauts postes

Deux candidats restent finalement en lice, Hélène Duchêne et Philippe Errera. Tous deux semblent parfaitement qualifiés pour le poste. La première vient de rentrer de Bruxelles où elle représentait la France à l’OTAN après avoir été directrice des affaires stratégiques au Quai d’Orsay. Le second, lui aussi diplomate, n’a jamais été ambassadeur, mais il dirigea les affaires stratégiques à la défense. Atlantiste assumé et néoconservateur à la française, il est le fils de Gérard Errera qui fut l’un des poids lourds du Quai d’Orsay.

Le duel n’en est que plus acharné à l’heure où le Quai d’Orsay veut rattraper son retard et faire davantage de place aux femmes dans les plus hauts postes. Mais les résistances restent fortes au sein du ministère, alors même qu’il y a beaucoup moins de postes d’ambassadeur ou de direction à pourvoir que de hauts fonctionnaires à même d’y prétendre.

Chacun des deux prétendants mobilise ses réseaux au sein du ministère mais aussi à l’Elysée. Prévue pour début juin, la nomination traîne encore. La décision finale appartient au seul chef de l’Etat et s’annonce délicate. « Il n’est pas toujours le meilleur des DRH et, sur de tels sujets, il prend toujours son temps », soupire un diplomate. Ce d’autant plus que l’Elysée saisit très bien la portée symbolique du choix qui sera fait.

« Diplomatie féministe »

Emmanuel Macron assure vouloir faire de l’égalité hommes-femmes l’une des priorités de son quinquennat. La secrétaire d’Etat chargée de ce portefeuille, Marlène Schiappa, avait évoqué aux côtés du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, l’idée « d’une diplomatie féministe », notion pour le moins vague. Mme Schiappa n’en a pas moins encore rappelé, dans une lettre en date du 27 mai, à l’association Femmes et diplomatie, que « l’Etat se doit lui-même d’être exemplaire » et que, « malgré les efforts, la féminisation de la haute fonction publique reste trop faible ».

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