En Russie, le soutien au journaliste Ivan Golounov prend de court le pouvoir

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Le journaliste d’investigation réputé a été arrêté pour trafic de drogue, suscitant une mobilisation de rare ampleur en Russie.

Par Publié aujourd’hui à 04h05

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Ivan Golounov le 8 juin au tribunal de Moscou, en Russie.
Ivan Golounov le 8 juin au tribunal de Moscou, en Russie. Dmitry Serebryakov / AP

Patients mais déterminés, ils attendent chacun leur tour, simples Moscovites venus protester contre l’arrestation d’Ivan Golounov. Depuis l’interpellation, vendredi 7 juin, de ce journaliste d’investigation du site indépendant Meduza, poursuivi pour trafic de drogue et placé en résidence surveillée, la mobilisation ne cesse de croître.

L’affaire a provoqué une vague inédite d’indignation et de soutien. Dans les rédactions, sur les réseaux sociaux, mais aussi, comme ce lundi 10 juin, en face de l’imposant bâtiment du siège de la police.

Des centaines d’anonymes s’y succèdent pour protester, debout pendant quelques minutes, seuls avec une pancarte dans les mains. Ils se conforment à la stricte loi russe sur les rassemblements publics qui permet ce genre de manifestation individuelle à condition que les protestataires soient séparés de 50 mètres. Ainsi se relaient-ils à trois sur 150 mètres.

« Je veux soutenir Golounov. Et crier en silence contre l’injustice », confie Evguenia Sozankovo, 21 ans, étudiante en journalisme fraîchement diplômée – « un métier qui, en Russie, peut devenir dangereux si on aborde des sujets sensibles… ». En ce lundi soir, elle attend son tour depuis près de deux heures.

Un peu plus loin dans la queue, Alexeï Chizhik, photographe de 32 ans, explique être venu « pour défendre notre liberté d’expression. Avec l’affaire Golounov, les autorités ont atteint un nouveau seuil dans le mépris de nos droits. Ça suffit ! » Derrière, une femme d’une quarantaine d’années a le verbe plus haut encore. Fièrement, elle s’est enveloppée dans un drapeau russe. « Ici, nous sommes les vrais patriotes. Contrairement à ce que dit la propagande du Kremlin, les russophobes sont ceux au pouvoir qui agissent contre nous… »

« Je suis, nous sommes Ivan Golounov »

Depuis samedi, jour et nuit, cette manifestation se poursuit dans le calme et sans slogan devant le siège de la police, au cœur de Moscou. Au loin, deux policiers veillent. Rien n’est organisé. Cette foule bigarrée s’orchestre elle-même, certains apportant des packs de bouteilles d’eau, d’autres prêtant une affiche.

Beaucoup, en guise de pancarte, tiennent la « une » publiée par les trois principaux journaux économiques du pays. Fait unique, Kommersant, Vedomosti et RBK ont titré ensemble en première page : « Je suis, nous sommes Ivan Golounov », dans un évident clin d’œil au mouvement de solidarité français qui a suivi l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Les kiosques ont tout vendu très vite, mais la formule a été reprise, copiée sur des pancartes, partagée sur les réseaux sociaux, imprimée sur des t-shirts. Devant le siège de la police, elle est omniprésente.

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