Abdel Basset Al-Sarout, voix des révoltés de Homs, mort au combat à 27 ans

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L’ex-espoir du football syrien, devenu icône de la révolution, a été tué au combat samedi, à l’âge de 27 ans. Il aura lutté et chanté jusqu’à son dernier souffle.

Par Publié aujourd’hui à 04h56

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Drapeaux rebelles et portraits d’Abdel-Basset al-Sarout, lors des funérailles du combattant rebelle décédé à al-Dana, dans la région d’Idlib, en Syrie, le 9 juin.
Drapeaux rebelles et portraits d’Abdel-Basset al-Sarout, lors des funérailles du combattant rebelle décédé à al-Dana, dans la région d’Idlib, en Syrie, le 9 juin. OMAR HAJ KADOUR / AFP

Dans l’une de ses dernières vidéos, on le voit au guidon d’une moto, en route vers le front d’Idlib, sa tignasse de boucles brunes au vent, en train d’improviser un air en l’honneur de Homs, sa ville natale. Mort au combat samedi 8 juin à l’âge de 27 ans, Abdel Basset Al-Sarout, icône de la révolution syrienne, aura lutté et chanté jusqu’à son dernier souffle. Ancien espoir du football syrien, devenu la voix des révoltés de Homs, avant de basculer dans le militantisme armé, le jeune homme a eu un parcours emblématique du soulèvement contre Bachar Al-Assad, de ses joies, de ses douleurs, de ses errements et de son naufrage.

Il a 19 ans, au mois de mars 2011, lorsque la vague de contestations populaires, qui a déjà emporté le régime tunisien et égyptien et qui ébranle alors le royaume de Bahreïn, la Libye et le Yémen, percute à son tour la Syrie. Elevé à Al-Bayada, un quartier pauvre de la périphérie sunnite de Homs, Abdel Basset est une gloire locale, connue pour ses exploits dans les cages du club de foot de la ville, Al-Karama, et de la sélection nationale des moins de 20 ans, un poste où il a décroché le titre de deuxième meilleur gardien de but d’Asie.

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Il s’engage sur le champ dans le mouvement de protestations, au service duquel il met sa notoriété, son ardeur juvénile et son talent de chanteur. Perché sur un tonneau ou juché sur les épaules de ses camarades, c’est lui qui lance les slogans et les rengaines repris en chœur par les manifestants, qui dansent bras dessus, bras dessous, dans les rues du vieux Homs. Des scènes ancrées dans la mémoire collective de la révolution syrienne, révélatrices de l’incroyable vitalité de ses débuts.

Le gouvernement, qui présente la fronde comme un complot sectaire, purement sunnite, s’efforce de discréditer le jeune meneur. Il le fait radier à vie de la Fédération nationale de football et l’accuse, dans ses médias, de vouloir bâtir un « émirat salafiste ». Rien n’est alors plus faux. Sur la place de l’horloge, haut lieu des manifestations anti-régime de Homs, Abdel Basset Sarout partage le podium avec Fadwa Souleiman, une actrice issue de la communauté alaouite, la confession du clan Assad, restée en majorité fidèle au pouvoir.

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