proclamer des victoires, mais garder l’ennemi

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Donald Trump se félicite de l’accord conclu avec le Mexique sur l’immigration. Et se retrouve une nouvelle fois à gérer le paradoxe de sa présidence, qui doit afficher des réussites tout en fustigeant des adversaires.

Par Publié aujourd’hui à 04h50

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Le président américain Donald Trump rentre à la Maison blanche après sa tournée européenne, à Washington, le 7 juin.
Le président américain Donald Trump rentre à la Maison blanche après sa tournée européenne, à Washington, le 7 juin. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Un triomphe, au bas mot. Donald Trump a passé une bonne partie de sa journée du samedi 8 juin à se féliciter de l’accord conclu la veille avec les autorités mexicaines. Il y avait de quoi puisque le compromis trouvé devrait, selon le président des Etats-Unis, « réduire considérablement, voire éliminer, l’immigration illégale en provenance du Mexique et aux Etats-Unis ».

Le 30 mai, six mois après avoir conclu un nouvel accord de libre-échange avec ce pays et le Canada, Donald Trump avait menacé de tout envoyer promener et de taxer tous les produits importés aux Etats-Unis. Il le ferait, assurait-il, tant que le Mexique ne lutterait pas plus activement contre l’immigration illégale venue des pays quasi faillis d’Amérique centrale et qui transite par son territoire en direction des Etats-Unis.

Puis le président des Etats-Unis a changé d’avis après quelques jours seulement de négociations et un accord qui n’avait pour objectif de l’apaiser. Il a satisfait tout le monde puisque personne, pas même dans son camp, ne voulait d’une nouvelle guerre commerciale qui ne ferait que des perdants. Donald Trump a jugé bon samedi de rassurer les sceptiques. « Le Mexique va faire de son mieux », a-t-il promis. Il suffisait de le demander.

Evidemment, le camp démocrate s’est montré taquin. « C’est un soir historique ! », avait fait mine de s’exclamer le chef de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer, vendredi soir. « Maintenant que ce problème est résolu, je suis sûr que nous n’en entendrons plus parler à l’avenir », avait-il perfidement ajouté. Imparable, en effet. Plus d’immigration illégale, donc plus d’« invasion », plus d’anxiété sur la dilution supposée de l’identité américaine, et surtout plus besoin de construire le mur que Donald Trump promet d’ériger depuis bientôt quatre ans à la frontière avec son grand voisin du sud.

« L’Amérique d’abord »

Sauf que le trumpisme carbure en bonne partie à l’ennemi. Il est principalement contre. Contre les migrants, donc. Mais aussi contre les alliés qui abusent de sa magnanimité. Contre les traités internationaux qui le ligotent… Quand il ne dénonce pas, le trumpisme tourne à vide. Il faut donc s’attendre prochainement à ce que son index accusateur pointe à nouveau le Mexique et dénonce une complaisance duplice, une trahison, une infamie. Le président des Etats-Unis aura alors oublié qu’il s’était engagé le 7 juin à rendre l’« Amérique centrale plus prospère et sûre pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de la migration », ce qui n’est pas stupide.

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