Malmö pleine de bonnes intentions pour soigner le blues des profs

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En Suède, le nombre de plaintes pour menaces ou actes de violence à l’école est en forte augmentation. La ville du Sud va mettre en place un contrat en primaire pour favoriser « une attitude positive ».

Par Publié aujourd’hui à 14h25

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En 2018, l’Office suédois de l’environnement du travail a enregistré 870 plaintes déposées par des enseignants ou des élèves, pour des menaces ou des actes de violence à l’école.
En 2018, l’Office suédois de l’environnement du travail a enregistré 870 plaintes déposées par des enseignants ou des élèves, pour des menaces ou des actes de violence à l’école. Jonas Ekstromer/ TT Nyhetsbyran/TT News Agency/AFP

Trop, c’est trop. Le 22 mai, la Ville de Malmö, dans le sud de la Suède, a annoncé qu’à la rentrée prochaine les parents de 30 000 enfants inscrits en primaire seraient priés de signer un contrat en début d’année. En parafant le document, ils s’engageront à adopter « une attitude positive » à l’égard des enseignants et à leur « faire confiance », mais aussi à leur envoyer des enfants « reposés et ayant pris un petit déjeuner ».

Les dirigeants de la Ville espèrent une prise de conscience, pour mettre un terme aux incidents, dont les médias se font l’écho chaque semaine, à Malmö comme dans le reste du pays. Un enseignant poussé dans un couloir par un élève et victime d’un traumatisme crânien, des insultes, des coups… En 2018, l’Office suédois de l’environnement du travail a enregistré 870 plaintes déposées par des enseignants ou des élèves, pour des menaces ou des actes de violence à l’école, soit cinq fois plus qu’il y a cinq ans.

Une évaluation écrite ?

La situation est telle que le gouvernement, composé des Verts et des sociaux-démocrates, vient d’introduire un nouveau paragraphe dans le programme scolaire, qui entrera en vigueur à la rentrée prochaine : il rappelle « le devoir des élèves de respecter leurs enseignants et camarades de classe ». Dans une tribune, la ministre de l’enseignement secondaire, Anna Ekström, souligne que l’obligation de respecter les professeurs ne concerne pas juste les enfants, mais également « les parents ».

Au Parlement, les quatre partis de centre droite ainsi que l’extrême droite réclament la mise en place d’une « note de comportement ». Elle prendrait la forme d’une évaluation écrite sur l’attitude de l’élève en classe. Mais la proposition est décriée par les enseignants, qui rappellent qu’un tel dispositif existait dans les années 1950 et qu’il avait été supprimé faute d’efficacité.

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Johanna Jaara Astrand, présidente du principal syndicat enseignant (Lärarförbundet), s’inquiète d’une augmentation de la charge de travail et du risque accru de pression de la part des parents : « Il faudra documenter les moindres faits et gestes des élèves pour pouvoir justifier de l’évaluation, alors que les professeurs sont déjà noyés dans les tâches administratives. » Sa collègue Asa Fahlén, à la tête de l’Union nationale des enseignants (Lärarnas Riksförbund), approuve : « C’est comme tenter de soigner une hémorragie de la carotide avec un pansement. » Car le mal est plus profond, selon elle.

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