Hongkong se mobilise contre l’extradition vers la Chine

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Le camp prodémocratie critique l’empressement du gouvernement local à faire passer un projet de loi.

Par Publié aujourd’hui à 11h15

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Manifestation silencieuse d’avocats, à Hongkong, le 6 juin.
Manifestation silencieuse d’avocats, à Hongkong, le 6 juin. TYRONE SIU / REUTERS

En noir et en silence. Plus de deux mille avocats de Hongkong se sont rassemblés, jeudi 6 juin en fin de journée, devant le bâtiment néoclassique de la Cour de dernière instance, située dans Central, le quartier des affaires de l’ancienne colonie britannique. Ils ont marché, sans pancartes ni slogans, jusqu’aux bureaux du gouvernement, à un kilomètre de là, où ils ont observé trois minutes de silence.

Il s’agit, pour ces professionnels du droit et de la justice, d’exprimer leur opposition à la nouvelle loi d’extradition vers la Chine que le gouvernement de Hongkong tente de faire passer selon une procédure accélérée, au LegCo, le Parlement local, à partir du 12 juin.

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« Les implications de ce nouveau texte sont incommensurables », estime Margaret Ng, avocate de renom et ancienne députée, qui a défilé en tête de cortège. « On sait que la Chine utilise l’extradition comme une arme. On l’a vu dans le cas de Huawei », ajoute un jeune avocat qui préfère taire son nom.

Les opposants à ce texte estiment qu’il permettra à la Chine de réclamer l’extradition d’à peu près n’importe qui se trouvant sur le territoire hongkongais. Les deux principales organisations d’avocats, la Law Society of Hong Kong et la Hong Kong Bar Association, ont publié des avis recommandant nombre de garanties supplémentaires dans la nouvelle procédure d’extradition, appelant le gouvernement à se donner le temps de l’améliorer, ou simplement à y renoncer.

Aménagements

« Cela fait vingt-deux ans que Hongkong fonctionne très bien sans cette loi », observe un autre participant au cortège. D’autant que l’urgence à laquelle se réfère constamment la chef de l’exécutif, Carrie Lam, pour justifier de passer cette loi au plus vite, est un cas particulier d’homicide ayant eu lieu à Taïwan, dont le suspect est revenu à Hongkong et risque de fuir vers un pays tiers. Mais Taipei a indiqué n’avoir en aucun cas l’intention de recourir à cette nouvelle loi, fût-elle votée. La position de Taïwan invalide donc entièrement la seule justification du gouvernement hongkongais pour précipiter l’adoption du texte.

En vertu du principe « un pays, deux systèmes » et de la Basic Law, mini-Constitution de Hongkong, la région administrative spéciale de Hongkong est censée jouir d’un « haut degré d’autonomie » pendant cinquante ans après la rétrocession de 1997, donc jusqu’en 2047. Or, bien que les Hongkongais jouissent de libertés civiles garanties, d’un réel Etat de droit avec un système juridique indépendant et respecté (sans comparaison avec la situation chinoise), la réputation des tribunaux de l’ancienne colonie britannique a été mise à mal par divers cas récents.

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