L’Inde, frappée par une sécheresse historique, bat des records de chaleur

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Au Rajasthan, le mercure a dépassé les 50 degrés le 2 juin. Au Maharashtra, des dizaines de milliers de villages n’ont plus d’eau, et des restrictions sont en cours à Bombay.

Par Publié aujourd’hui à 03h35

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Des habitants boivent l’eau d’un puit, le 29 mai, près de Chennai, l’ancienne Madras.
Des habitants boivent l’eau d’un puit, le 29 mai, près de Chennai, l’ancienne Madras. ARUN SANKAR / AFP

Deux bidons de 35 litres, pas plus. Voilà la quantité d’eau à laquelle a droit Nasreen Sayyed ces jours-ci, à Bombay, pour assurer les besoins domestiques quotidiens de son foyer – pas de mari, mais deux parents et trois enfants. En attendant les pluies de la mousson, annoncées au mieux pour la mi-juin, cette mère de famille subit avec colère la pénurie d’eau qui frappe la capitale commerciale de l’Inde. Femme de ménage, elle vit à la pointe sud de la mégapole péninsulaire, à Geeta Nagar, un bidonville de 2 000 habitants qui borde les jardins très chics du lotissement militaire de la Navy. « La municipalité envoie de l’eau au robinet collectif au milieu de la nuit, et tous les soirs je fais la queue dans la rue, avec mes voisines », raconte-t-elle, épuisée par ses allées et venues.

Depuis la fin mai, ce n’est que vers 2 heures du matin que Mme Sayyed arrive à remplir ses bidons. « Je n’ai pas intérêt à rater le créneau horaire, car on passe par groupes de dix et on se fait dégager au bout de trente minutes », précise-t-elle, rageuse. En temps normal, le créneau dure une heure et elle est autorisée à remplir trois bidons, pas deux.

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Bombay, comme tout le centre du sous-continent, est actuellement frappée par une sécheresse d’une rare intensité. Exception faite de 2012, c’est « la pire depuis les années 1950 », indique le service météorologique indien.

Dans les sept lacs artificiels qui alimentent la ville, le niveau est préoccupant, au point que la municipalité dit ignorer ce qu’il adviendra s’il ne pleut pas assez d’ici à la mi-juillet. Le 28 mai, le gouvernement régional du Maharashtra, à court d’idées, a pris la décision de provoquer des pluies artificielles. Cet été, des avions pulvériseront, dans les airs, de la glace susceptible de se transformer en nuages et en précipitations.

Quotas par castes pour accéder à l’eau

A l’autre bout de l’agglomération, dans le faubourg nord de Dombivali, Maggy Rodrigues se dit elle aussi très inquiète. « On n’avait pas vu ça depuis très longtemps », jure cette nourrice qui vient de fêter ses 50 ans. Veuve depuis 2017, elle vit avec ses trois enfants dans un immeuble en béton abritant une trentaine de familles. Elle a la chance de louer un appartement équipé de deux réservoirs de 250 litres, un pour la cuisine, un pour la salle de bains. Mais le remplissage est de plus en plus aléatoire. « Le mercredi, on n’a pas une goutte, et les autres jours, il faut se battre », dit-elle.

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