Dubaï, victime collatérale du blocus du Qatar

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L’embargo décrété contre Doha il y a deux ans contribue à l’essoufflement économique du célèbre émirat.

Par Publié aujourd’hui à 11h22

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Jebel Ali, le gigantesque port à conteneurs de Dubaï, est également affecté par le bannissement du Qatar.
Jebel Ali, le gigantesque port à conteneurs de Dubaï, est également affecté par le bannissement du Qatar. HAMAD MOHAMMED / REUTERS

Dans les célèbres malls de Dubaï, leur disparition s’est fait immédiatement sentir. « 15 à 20 % de chiffre d’affaires en moins », grimace un cadre d’une célèbre marque de luxe, sous le couvert de l’anonymat. Peu nombreux, mais avec un portefeuille exceptionnellement bien garni, les Qataris contribuaient au succès de ces monumentales galeries marchandes. Depuis deux ans, les très opulents clients sont aux abonnés absents.

La décision de l’Arabie saoudite, du Bahreïn et des Emirats arabes unis (EAU), de rompre toute relation avec le Qatar, leur voisin du Golfe, a rendu ses ressortissants persona non grata à Dubaï, l’une des sept principautés des EAU. Annoncé le 5 juin 2017, l’embargo s’est traduit par l’expulsion de tous les Qataris qui résidaient dans ces trois pays, et par la fermeture de leur espace aérien et maritime aux avions et aux navires en provenance ou en direction de Doha.

Ces sanctions, impulsées par Mohammed Ben Salman (dit « MBS »), le prince héritier saoudien, et Mohamed Ben Zayed, le régent d’Abou Dhabi et homme fort des Emirats, visaient à punir la petite péninsule pour ses liens avec l’Iran et les Frères musulmans. Mais cette politique n’a pas produit les résultats escomptés. Grâce aux revenus mirobolants que lui assure son industrie gazière, le Qatar a vite amorti le choc, en développant des filières de ravitaillement alternatives et de production locale.

Déprime de l’immobilier

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Plaque tournante du commerce et du tourisme au Proche-Orient, obligé d’attirer toujours plus d’investisseurs et de visiteurs pour financer son développement, Dubaï, en revanche, a pâti de cette querelle entre pétromonarchies. Le semi-blocus imposé à son voisin accroît l’essoufflement économique de l’émirat, déjà affecté par la chute des cours du pétrole et le ralentissement de la croissance chinoise.

« Dubaï vit une crise silencieuse, témoigne le responsable de l’enseigne de luxe. C’est tabou dans ce pays où il faut toujours dire que tout va bien. Mais la réalité, c’est qu’on est à un plus bas historique depuis huit ans. Et le départ des Qataris a joué un rôle. Au lieu de venir dépenser leur argent à Dubaï, ils restent chez eux pour acheter. Le Qatar, ainsi que le Koweït, sont devenus les locomotives de notre activité dans le Golfe. »

Mesure boomerang, la mise en quarantaine de la micro-monarchie ne pénalise pas seulement le commerce de détail de Dubaï. Elle contribue aussi à la déprime de l’immobilier, un marché très dépendant de la demande étrangère, qui compte pour 14 % du PIB de l’émirat. Alors que les ensembles résidentiels et les tours de bureaux continuent de sortir de terre, les promoteurs peinent à trouver preneurs. Selon le cabinet d’analyse S&P, les prix des logements et des loyers ont dégringolé d’environ un tiers depuis 2014, approchant le niveau de 2009, l’année de la quasi-banqueroute de Dubaï, qui avait dû son salut à un renflouement de dernière minute par Abou Dhabi, la capitale des EAU.

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