« Il faut sortir du duel entre populistes et progressistes »

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Pour rétablir la possibilité d’alternances constructives, il vaut mieux « assécher » le vote populiste en luttant contre ses causes objectives que se gargariser de sa dénonciation morale, analyse, dans une tribune au « Monde », Ismaël Emelien et David Amiel, anciens conseillers d’Emmanuel Macron.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. La vie politique est entrée, en Occident, et depuis plusieurs années, dans un ouragan. Nous devons en trouver la sortie.

La gauche et la droite traditionnelles continuent de sombrer. Il ne s’agit pas d’une suite d’accidents. Un processus majeur est à l’œuvre. Les élections l’ont confirmé dans de nombreux pays européens : le Parti du Brexit et les libéraux-démocrates devancent les travaillistes et les conservateurs au Royaume-Uni, les Verts sont devant les sociaux-démocrates en Allemagne, etc. En France, les deux partis de gauche et de droite gouvernementaux, additionnés, avaient rassemblé 55 % des suffrages au premier tour de la présidentielle en 2012, puis 25 % des suffrages au premier tour en 2017, et… 15 % dimanche 26 mai.

Deux conflits principaux

L’opposition entre la gauche et la droite traditionnelle se formait jadis autour de deux conflits principaux qui, chacun, se sont rétrécis. Le premier portait sur le rapport au capitalisme. Mais nous vivons désormais dans une économie de marché mondialisée, que le Parti socialiste ne remet plus en cause depuis longtemps, et nous sommes dotés d’un Etat-providence important, que Les Républicains ne rêvent guère de démanteler. Le second conflit portait sur l’extension des droits individuels. Là aussi un consensus s’est établi. La gauche peine à trouver dans ce domaine des combats aussi rassembleurs que naguère. En face, ceux qui faisaient encore en 2013 du refus de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe un « combat de civilisation » ne trouvent plus d’écho sur ces thèmes hors des cercles ultra-militants hérités de la Manif pour tous : l’échec de François-Xavier Bellamy, alors que personne ne pense qu’il a démérité, signe l’apesanteur sociale dans laquelle évolue la droite conservatrice. Des sujets réels d’opposition persistent naturellement sur ces axes, mais ils deviennent de plus en plus secondaires.

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La colère qui emporte les partis traditionnels naît davantage des nouvelles questions centrales de notre époque, qu’ils n’ont pas su traiter, ni parfois même penser : ralentissement de la mobilité économique et sociale, crise environnementale, fracture géographique, montée des communautarismes… Rien n’est plus emblématique à ce titre que les lectures périmées que ces camps ont produites de la crise des « gilets jaunes ». La droite traditionnelle y a fantasmé une demande identitaire. C’était pourtant l’aspiration à l’émancipation individuelle qui était au cœur de la contestation : mobilité par l’emploi, mobilité par la voiture. La gauche traditionnelle a tenté d’y projeter une exigence de hausse des dépenses publiques et des minima sociaux. Mais c’était « vivre de son travail » qui était le slogan principal, et une taxe qui a mis le feu aux poudres !

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