Au Soudan, le Conseil militaire de transition écrase dans le sang le mouvement démocratique

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Le « sit-in » de Khartoum, épicentre de la contestation, a été démantelé et le général Al-Burhane a confirmé mardi à la télévision nationale que toutes les avancées des négociations avec l’opposition civile étaient considérées comme nulles.

Par Publié aujourd’hui à 06h06

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Dans la nuit de Khartoum, ou à Omdourman, de l’autre côté du Nil, des pneus brûlent, des barricades s’érigent, des quartiers s’encouragent à bloquer peu à peu les activités, le chaos général menace, mardi 4 juin, jour d’Aïd El-Fitr. La capitale soudanaise, au lieu de fêter la fin du ramadan, entre dans une phase de désobéissance civile, tandis que des milliers d’éléments armés sont déployés dans les rues. Ailleurs, au Soudan, d’autres villes se sont allumées, depuis la veille : Kassala, Gedaref, Port-Soudan ou encore Atbara, là où tout a commencé, le 19 décembre, il y a presque six mois, lorsque des manifestations contre la vie chère ont donné naissance à une lame de fond qui a emporté le dictateur soudanais, Omar Al-Bachir, le 11 avril. Le plus dur, alors, semblait être fait. Ce n’était qu’un début.

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Au cours des dernières heures, un espoir est mort : celui de voir émerger sous peu une transition démocratique négociée entre civils et militaires. Le mouvement de bascule a débuté à l’aube, lundi, avec l’intervention de forces de sécurité venues à bord d’une longue cohorte de pick-up et de camions pour démanteler le « sit-in », ce laboratoire du Soudan démocratique installé devant le quartier général de l’armée.

Plus tard, les responsables du Conseil militaire de transition (TMC), au pouvoir depuis le 11 avril, affirmeront que ces hommes en uniforme étaient en train de poursuivre des délinquants installés dans une zone contiguë du sit-in, baptisée Colombie, et où circule un peu de drogue. Il s’agit bien entendu d’un prétexte ou, compte tenu du nombre de morts décomptés à la fin de cette journée (plus de trente), d’une insulte.

Plus tard, aux premières heures de mardi, le général Abdel Fattah Al-Burhane, qui préside le TMC, a tombé le masque, confirmant à la télévision nationale que toutes les avancées des négociations avec l’opposition civile étaient considérées comme nulles (concernant la transmission du pouvoir et l’organisation d’une transition de trois ans), remplacées par des élections mises en place dans les neuf prochains mois.

« Chaos »

C’est une façon de mettre un terme à toute la philosophie du processus qui avait prévalu depuis qu’en avril, une foule s’était massée devant le quartier général de l’armée et avait obtenu la protection d’éléments de la galaxie militaire face aux services de sécurité. Des responsables du mouvement civil avaient alors reçu des garanties de généraux qu’ils les appuieraient pour faire tomber le pouvoir d’Omar Al-Bachir, à commencer par le général Mohammed Hamdan Daglo « Hemetti », et ses redoutées Forces de soutien rapide (RSF), qui allaient se déployer dans Khartoum pour, selon leur chef, protéger la capitale du « chaos ». En réalité pour y préparer le coup d’après.

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