En Allemagne, le SPD revient sur les mesures les plus libérales de l’ère Gerhard Schröder

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Le Parti social-démocrate met en cause une partie des réformes « Hartz IV », jugées responsable du déclin du parti depuis les années 2000.

Publié aujourd’hui à 10h04, mis à jour à 10h04

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La chef de file du Parti social-démocrate, Andrea Nahles, le 11 février à Berlin.
La chef de file du Parti social-démocrate, Andrea Nahles, le 11 février à Berlin. ODD ANDERSEN / AFP

Les conservateurs allemands ne sont pas les seuls à faire leur inventaire. Quelques heures avant que l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ne se livre à un examen critique de sa politique migratoire depuis la crise des réfugiés de 2015, le Parti social-démocrate (SPD) a annoncé, dimanche 10 février, une série de mesures en rupture avec sa politique mise en œuvre au début des années 2000 sous le gouvernement de Gerhard Schröder.

Principale victime de ce procès en héritage : l’indemnité dite « Hartz IV », une faible allocation réservée aux chômeurs après un an sans emploi. Instaurée en 2005 dans le cadre de l’Agenda 2010, elle est la plus emblématique – et la plus controversée – des réformes du marché du travail instaurées par l’ancien chancelier social-démocrate, sous la houlette de Peter Hartz, l’ancien directeur du personnel de Volkswagen.

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Salué par ses avocats comme l’un des dispositifs ayant contribué à stimuler la croissance et à faire baisser le chômage, le Hartz IV est considéré avant tout, par les autres, comme un outil de précarité symbolisant la conversion du SPD au social-libéralisme et responsable du déclin électoral historique d’un parti qui, entre les législatives de 2002 et celles de 2017, a perdu près de la moitié de ses électeurs, passant de 38,5 % à 20,5 % des voix. A la place du Hartz IV, le SPD veut désormais instaurer une « allocation citoyenne ». L’idée est d’allonger la durée d’allocation pour ceux qui ont cotisé longtemps. Est également prévu un assouplissement des sanctions et des contrôles visant les chômeurs.

« Nouvel Etat social »

Si elle est la plus symbolique, l’abolition du Hartz IV n’est qu’un volet de ce « nouvel Etat social » que prétend refonder le SPD et dont les autres principales mesures sont une hausse importante du salaire minimum, que le parti veut porter à 12 euros, contre 8,84 euros aujourd’hui, et l’instauration d’une retraite socle de 900 euros à destination des travailleurs les plus pauvres.

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Présenté comme l’instrument d’un « nouveau départ » par Andrea Nahles, la présidente du SPD, cet ensemble de mesures a un objectif très clair : enrayer la chute du SPD dans les sondages. Crédités de 15 % des voix aux élections européennes du 26 mai, en troisième position, derrière les conservateurs (CDU-CSU), à 30 %, et les Verts, donnés à 17 %, selon un sondage INSA du 1er février, les sociaux-démocrates sont menacés de revers historiques aux différents scrutins régionaux prévus cette année, que ce soit dans la Saxe, le Brandebourg et en Thuringe, en septembre et octobre. Le premier test aura lieu à Brême, en mai : dans cette ville hanséatique, l’un de ses bastions historiques, le SPD pourrait, pour la première fois depuis la guerre, être devancé par la CDU, et passer sous la barre des 25 %. Une terrible humiliation pour un parti qui n’y est jamais passé sous la barre des 33 %.

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