Le groupe de Visegrad, allié de Donald Trump en Europe

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La Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie multiplient les gestes envers Washington, s’opposant à l’axe Paris-Berlin au sein de l’Union européenne.

Par Gilles Paris, Jean-Pierre Stroobants, Blaise Gauquelin et Romain Su Publié aujourd’hui à 10h17

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Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo (au centre) devant une statue de Ronald Reagan, le 11 février à Budapest.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo (au centre) devant une statue de Ronald Reagan, le 11 février à Budapest. ATTILA KISBENEDEK / AFP

La conférence internationale qui se tiendra à Varsovie du mercredi 13 au jeudi 14 février est consacrée théoriquement au Moyen-Orient, mais elle risque surtout de mettre en évidence des dissensions européennes sur lesquelles jouent ouvertement les Etats-Unis. Avant de se rendre en Pologne, où il retrouvera le vice-président Mike Pence, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo aura en effet fait étape en Hongrie et en Slovaquie. L’administration américaine n’a pas attendu que ses relations avec Paris et Berlin deviennent glaciales pour porter son attention sur ces pays, membres du groupe de Visegrad et volontiers frondeurs au sein de l’Union européenne.

De hauts responsables de l’administration le justifient en estimant qu’il ne s’agit que de corriger « le manque d’engagement » supposé de l’administration précédente. La stratégie produit pour l’instant des résultats ambivalents, compte tenu de certaines exigences américaines ressenties comme attentatoires à leur souveraineté, par-delà les démonstrations d’amitié.

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Donald Trump a prononcé son premier discours sur le continent à Varsovie, en juillet 2017, présentant alors la Pologne comme « le cœur géographique de l’Europe » et le peuple polonais comme son « âme », au cours d’une intervention remplie de références historiques et religieuses. Traditionnellement atlantiste et favorable au Parti républicain en raison de sa réputation de plus grande fermeté vis-à-vis de la Russie, la Pologne avait été en 2016 l’un des rares pays européens à se « réjouir » de la victoire de M. Trump.

« Servilité inédite »

Varsovie a multiplié depuis les signes auxquels le président américain est sensible : achat de gaz naturel liquéfié américain – que Washington promeut face à Moscou –, des dépenses militaires équivalentes à 2 % du PIB, et, enfin, des contrats d’armement. La Pologne doit ainsi acheter, mercredi, des lance-roquettes mobiles, à hauteur de 414 millions de dollars (367 millions d’euros), auprès de Lockheed Martin. Elle a déjà acquis en 2018 le système antimissile Patriot pour 4,75 milliards de dollars.

En visite à Washington en septembre 2018, le président Andrzej Duda a poussé la flagornerie jusqu’à proposer de baptiser du nom de Donald Trump la base militaire américaine permanente qu’il appelle de ses vœux sur le territoire polonais. Pour Roman Kuzniar, professeur de relations internationales à l’université de Varsovie, le fait que la conférence de mercredi ait d’abord été annoncée à la télévision par le secrétaire d’Etat américain est révélateur de la « servilité inédite dont fait preuve le gouvernement envers le Etats-Unis ».

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