Berlin empêtré dans la polémique sur le port de la kippa

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Les propos du délégué du gouvernement chargé de la lutte contre l’antisémitisme ont suscité des réactions contrastées dans le pays.

Par Publié aujourd’hui à 06h57

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Un hommage aux victimes de l’Holocauste, au Bundestag, le 31 janvier.
Un hommage aux victimes de l’Holocauste, au Bundestag, le 31 janvier. MARKUS SCHREIBER / AP

Si son intention était d’ouvrir un débat, l’objectif est atteint. En déclarant, samedi 25 mai, dans un entretien au groupe de presse régionale Funke, qu’il « ne peu[t] pas conseiller aux juifs de porter la kippa partout et tout le temps en Allemagne », Felix Klein, le délégué du gouvernement allemand chargé de la lutte contre l’antisémitisme, a suscité une vive controverse dans un pays où le nombre d’actes antisémites (insultes et agressions physiques) recensés par les autorités a augmenté d’environ 20 % entre 2017 et 2018.

Au sein de la communauté juive, c’est peu dire que ces propos ont divisé. Quelques-uns ont certes salué une mise en garde salutaire, à l’instar de Josef Schuster, le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, qui s’est « félicité de voir le problème reconnu par l’Etat et le gouvernement ».

D’autres, au contraire, ont peu apprécié les déclarations de M. Klein. « En répandant le message que les gens feraient mieux de ne pas porter de kippa, nous abandonnons le terrain aux ennemis de la démocratie », a par exemple réagi Yehuda Teichtal, rabbin à Berlin, interrogé par le quotidien Die Welt.

« Capituler face à l’antisémitisme »

Davantage que le propos en lui-même, c’est l’identité de son auteur qui suscite le malaise. « Il est terrible d’entendre un représentant de l’Etat affirmer qu’il y a en Allemagne des no go zones où les juifs ne sont pas en sécurité », explique Uwe Dziuballa, propriétaire d’un restaurant juif à Chemnitz (Saxe) dont la violente attaque par une dizaine d’hommes cagoulés, le 27 août 2018, avait été largement médiatisée.

« Maintenant, quand je sors avec ma femme ou des enfants dans certains endroits, je cache ma kippa sous une casquette », avait confié M. Dziuballa au Monde deux mois après cette agression. N’est-ce pas précisément ce que recommande M. Klein ? « Ce n’est pas son rôle. Un délégué gouvernemental chargé de la lutte contre l’antisémitisme ne peut pas laisser entendre aux juifs que l’Etat ne peut pas les défendre », explique le restaurateur.

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Accusé par le président d’Israël, Reuven Rivlin, de « capituler face à l’antisémitisme », recadré au sein même du gouvernement allemand, où le ministre des affaires étrangères, Heiko Maas, a tweeté que « personne ne doit plus jamais cacher sa foi juive, que ce soit en Allemagne ou ailleurs », M. Klein a tenté d’éteindre la polémique en appelant tous les Allemands à porter une kippa, samedi 1er juin, « afin de défendre la liberté de religion et la diversité de la société ».

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