« La Chine reste le vibrant laboratoire des nouvelles mobilités »

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L’empire du Milieu a une longueur d’avance en matière de mobilité connectée, électrique et partagée, qui remet en cause la place des constructeurs occidentaux sur le marché mondial, explique dans une tribune au « Monde » Bertrand Hartemann, directeur marketing Chine d’un groupe d’assurances européen.

Publié aujourd’hui à 14h00, mis à jour à 14h01 Temps de Lecture 5 min.

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« Les prises de participations chinoises dans les constructeurs étrangers peuvent changer la donne. Geely est le porte-étendard de cette conquête. De producteur de composants pour réfrigérateurs dans les années 1980, le groupe est devenu un acteur majeur de l’automobile. » (Photo : Salon de l’auto à Pékin, en 2016.)
« Les prises de participations chinoises dans les constructeurs étrangers peuvent changer la donne. Geely est le porte-étendard de cette conquête. De producteur de composants pour réfrigérateurs dans les années 1980, le groupe est devenu un acteur majeur de l’automobile. » (Photo : Salon de l’auto à Pékin, en 2016.) KIM KYUNG-HOON / REUTERS

Tribune. Une voiture sur trois dans le monde est vendue en Chine. Cependant, jusque-là habitué à surfer sur une vague ininterrompue de croissance, le marché automobile chinois s’essouffle. Mais au-delà de ce repli conjoncturel, le géant asiatique reste le vibrant laboratoire des nouvelles mobilités. La domination chinoise dans le domaine du véhicule électrique interpelle directement plus d’un siècle de domination des constructeurs occidentaux.

Depuis le début des années 1980, les constructeurs internationaux sont tenus de s’associer à des sociétés d’Etat chinoises dans le cadre de coentreprises (joint-venture). Cette institutionnalisation des transferts technologiques a permis de faire d’accroître les compétences de la filière automobile chinoise. La crise économique mondiale de 2009 a accéléré le basculement du centre de gravité de ces alliances. A l’époque, les constructeurs américains étaient en déroute, contraignant notamment General Motors à se financer auprès de ses partenaires chinois.

En 2018, sur les 23 millions de véhicules de tourisme vendus en Chine (contre 16 millions dans l’Union européenne et 8 millions aux Etats-Unis), les marques chinoises représentent presque 40 % du marché, contre 60 % pour les marques étrangères opérant en coentreprises. Le faible niveau de protection de la propriété intellectuelle leur a permis d’étudier les véhicules de leurs concurrents pour en copier (shanzhai, en mandarin) le fonctionnement interne et la méthode de fabrication. Abreuvés de cash dans le cadre des coentreprises, les constructeurs locaux se sont longtemps contentés de l’entrée de gamme. Mais avec 325 millions de véhicules en circulation, le moment est venu pour eux de monter en gamme et de se tourner vers l’international.

Libéralisation en 2022

Les pouvoirs publics chinois ont entamé depuis peu un mouvement de libéralisation du secteur automobile. A compter de 2022, les constructeurs étrangers ne seront plus tenus d’opérer en coentreprises. Cette libéralisation participe d’une volonté de réorienter la production automobile vers l’exportation. Dans un contexte de ralentissement du marché intérieur, la recherche de nouveaux débouchés devient un impératif.

Selon une étude du cabinet PwC, un tiers de la capacité productive est excédentaire. Les constructeurs chinois sont donc tentés de convertir leurs surcapacités en exportations, plutôt que de se lancer dans une dévastatrice concurrence par les prix sur le marché local. Les économies d’échelle étant un facteur-clé de compétitivité internationale, le gouvernement encourage également un mouvement de concentration.

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