Radio Radicale, pilier de la République italienne, menacée de fermeture

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Créée en 1976 par le cofondateur du Parti radical, cette station atypique, dédiée à la retransmission des débats parlementaires est dans le collimateur de Rome.

Par Publié aujourd’hui à 04h02

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LETTRE DE ROME

Campagne de soutien à Radio Radicale, menacée de disparition par le Mouvement 5 Etoiles du gouvernement italien.
Campagne de soutien à Radio Radicale, menacée de disparition par le Mouvement 5 Etoiles du gouvernement italien. TWITTER

C’est un de ces procès tentaculaires dont la justice italienne a le secret, à l’importance historique inversement proportionnelle à la curiosité médiatique qu’il suscite.

Depuis l’automne 2017, la cour d’assises de Reggio de Calabre étudie minutieusement les moyens par lesquels plusieurs familles de la plaine de Gioia Tauro affiliées à la ’Ndrangheta (la mafia calabraise) ont accepté, en 1993-1994, de se joindre à la guerre contre l’Etat central menée en Sicile par Cosa Nostra, alors sous la coupe des « Corleonais » du terrible Toto Riina.

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Les débats, entourés d’un dispositif de sécurité spectaculaire – la plupart des témoins sont des repentis – avancent lentement, et ne soulèvent, à vrai dire, pas grand intérêt en dehors de la presse locale.

Institution étrange

Mais mardi 28 mai, à la clôture des débats, il s’est passé quelque chose d’insolite. Au moment de lever la séance, la présidente a lancé quelques mots, devant une assistance clairsemée :

« Cela pourrait être la dernière audience enregistrée par Radio Radicale, espérons qu’il n’en sera pas ainsi, qu’ils pourront continuer à rendre ce service, comme ils le font depuis quarante ans. Car c’est important pour tout le monde. »

Des discrets messages de soutien de ce genre, il y en a eu des centaines, ces dernières semaines, dans tout le pays et au-dehors. C’est que le sort de cette radio unique au monde est désormais suspendu à un fil.

Sur décision du gouvernement, la convention qui lie Radio Radicale à l’Etat, lui assurant une dizaine de millions d’euros par an en l’échange de l’enregistrement et de la diffusion des travaux du Parlement, n’a pas été renouvelée. Celle-ci est arrivée à échéance le 21 mai, il reste à peine en caisse de quoi payer les salaires du mois. En juin, ceux-ci ne pourront pas être versés…

L’affaire engage beaucoup plus que la centaine d’employés de cette petite station. En effet, il ne s’agit rien moins que d’un des piliers de la République italienne, qui pourrait bien s’effondrer dans les prochains jours. Radio Radicale est, il faut bien l’admettre, une institution étrange. Et c’est cette étrangeté qui empêche de percevoir, hors des frontières de l’Italie, l’importance de ce qui se joue ici.

Son histoire est indissociable de la figure de Marco Pannella (1930-2016), un des hommes politiques italiens les plus singuliers de l’après-guerre. Ame du Parti radical, dont il est cofondateur au milieu des années 1950, inamovible député européen de 1979 à sa retraite, en 2009, il a joué dans l’histoire de la démocratie italienne un rôle fondamental… sans jamais avoir véritablement gagné une élection.

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