L’ultime campagne de Joseph Daul au Parlement européen

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Pfulgriesheim (Bas-Rhin) 17 mai 2019. Joseph Daul, président du Parti populaire européen, dans sa ferme d'élevage de bovins.

Pascal Bastien/Divergence Images pour Le Monde

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L’éleveur alsacien, discret patron du Parti populaire européen (droite), a engagé ses dernières tractations pour sauver un peu de la mainmise de son parti sur les institutions de l’Union.

Il a dû attraper notre regard qui se perdait dans les combles pleins de toiles d’araignées, sinon Joseph Daul ne se serait pas empressé de la sorte : « Quand je serai à la retraite, j’enlèverai tout ça avec une soufflerie. Mais là, le fils et le gendre, ils n’ont pas le temps ! » Le vaste hangar est à moitié rempli de charolaises. De la viande de luxe sur pattes, qui, déplore l’agriculteur de 72 ans, ne se vend plus si bien.

La visite de l’exploitation se poursuit avec notre guide, un homme pas très grand, rond, à la démarche alerte et à l’œil bleu vif, qui garde ses manières joviales, mais que l’on sent préoccupé. Son fils et son gendre, qui gèrent désormais la ferme, passent progressivement à la race montbéliarde, plus abordable chez les bouchers. Une petite contrariété pour l’éleveur.

Il fait doux, ce matin, le mois de mai est bien entamé et les élections européennes approchent. La ferme tourne comme si de rien n’était, la tondeuse à gazon ronronne, les abords de l’exploitation sont soignés. A droite, on aperçoit l’entrée de Pfettisheim, un bourg de 800 habitants dont M. Daul a été maire pendant douze ans. A l’horizon, les faubourgs de Strasbourg. Des alouettes chantent au-dessus d’un immense champ de luzerne destiné à nourrir les bêtes. Elles ont de gros besoins : 14 tonnes de nourriture par jour.

Les vaches sont parquées dans une longue étable ouverte, dos à la colline. Un peu plus bas, on aperçoit la « nurserie », où les veaux arrivent par lot de 60 tous les deux mois. Il y a plus de 700 bêtes sur l’exploitation. « C’est quasiment industriel », avait-on lâché quelques semaines plus tôt dans le vaste bureau de M. Daul, rue du Commerce, à Bruxelles, au siège du Parti populaire européen (PPE), la grande famille des droites de l’Union, dont l’Alsacien est le président depuis 2013. On l’avait senti tiquer : « Industriel ? » La remarque nous avait valu cette invitation sur ses terres. Et le privilège de vérifier que les vidéos promotionnelles du parti ne mentaient pas : derrière le « boss » en costume-cravate, le Joseph Daul au naturel, avec sa badine jaune et ses soucis d’éleveur, existait bel et bien.

Le Français « le plus puissant d’Europe »

Après avoir passé la semaine entre Bruxelles, Berlin et Sofia, à tirer les ficelles, l’homme de l’ombre enfile, le week-end, sa cotte d’agriculteur et enfourche l’un des deux tracteurs New Holland de l’exploitation – « Ce sont eux qui travaillent le plus ici ». Quitte à prolonger les conversations « politiques » sur le portable qu’est parfois obligée de lui apporter en urgence Marie-Thérèse, sa femme, quand il l’a oublié à la ferme.

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