Pour la Chine, l’arme de la dette américaine reste difficile à activer

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Dans l’affrontement qui l’oppose à Washington, Pékin, premier créancier des Etats-Unis, ne peut aisément liquider ses bons du Trésor américain en guise de rétorsion.

Par Publié aujourd’hui à 11h29, mis à jour à 11h33

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Le président américain, Donald Trump et son homologue chinois,  Xi Jinping, à Pékin, le 9 novembre 2017.
Le président américain, Donald Trump et son homologue chinois,  Xi Jinping, à Pékin, le 9 novembre 2017. FRED DUFOUR / AFP

Une arme à plus de mille milliards de dollars… Et si, dans la bataille commerciale qui l’oppose à Washington, la Chine décidait d’appuyer sur le bouton nucléaire en liquidant ses montagnes de bons du Trésor américain ?

Entre les deux puissances, les négociations sont à l’arrêt depuis le 10 mai, et le ton continue de se durcir. Les surtaxes imposées par les Etats-Unis sur les biens en provenance de Chine ont déjà été augmentées et pourraient l’être encore « vraiment énormément et très facilement », a mis en garde Donald Trump, lundi 27 mai. Face aux assauts du président américain, Pékin promet de riposter.

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Parmi les options sur la table, notent certains analystes, la Chine pourrait menacer de se délester de ses titres de dette américains, un butin de quelque 1 120 milliards de dollars (1 000 milliards d’euros). Sur le marché mondial des emprunts américains, sa part ne s’élève qu’à 7 %. Le pays n’en est pas moins, après la Réserve fédérale américaine, le premier créancier des Etats-Unis, devant le Japon. Le géant asiatique représente à lui seul 17 % de la dette souveraine américaine détenue par les investisseurs étrangers.

Relation complexe

De quoi laisser craindre, s’il passait à l’acte, un choc sur les taux d’intérêt qui forcerait une Amérique en plein dérapage budgétaire à payer plus cher pour emprunter. « De nombreux spécialistes débattent de la possibilité de se débarrasser des bons du Trésor américains et de comment procéder précisément », a prévenu dans un tweet, mi-mai, Hu Xijin, le rédacteur en chef du quotidien étatiste nationaliste Global Times. Déjà en janvier 2018, de telles rumeurs avaient fait frémir les marchés.

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« On ne peut exclure que les Chinois aient envie de le faire, ne serait-ce que pour des raisons symboliques, un peu comme ils ont décidé de rapatrier leurs pandas du zoo de San Diego, commente, un brin ironique, un haut responsable financier européen. Même si, évidemment, les externalités sont nettement plus compliquées… »

Les monceaux d’emprunts d’Etat américains stockés dans les coffres chinois témoignent de la relation complexe et étroite qui lie les deux puissances. Exportant massivement aux Etats-Unis, la Chine a, jusqu’au milieu de la décennie, recyclé les recettes générées par ses excédents commerciaux en obligations américaines. Mais elle a désormais pratiquement arrêté d’en acheter. En mars, selon des données du Trésor américain publiées mi-mai, Pékin a même procédé à des ventes nettes pour plus de 10 milliards de dollars. Un premier signal de rétorsion ?

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