les photos prometteuses de l’appelé Depardon

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A Toulon, puis à Paris, sont présentées des images réalisées par l’artiste durant son service militaire entre 1962 et 1963.

Par Publié aujourd’hui à 09h27, mis à jour à 09h50

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Entraînement du 1er bataillon parachutiste de choc à Calvi, de juillet à septembre 1962.
Entraînement du 1er bataillon parachutiste de choc à Calvi, de juillet à septembre 1962. RAYMOND DEPARDON / TAM / ECPAD / DÉFENSE / PAR 87-4

La guerre d’Algérie s’attarde comme un poisseux brouillard d’hiver, à Paris les Français se ruent sur le Salon des arts ménagers. Dans les casernes, les jeunes conscrits des Trente Glorieuses s’entraînent dans la bonne humeur, déjà marqués par l’air léger de la paix retrouvée, tandis que les soldats professionnels reçoivent les matériels des guerres futures en tentant d’oublier le putsch raté des généraux. En cet été 1962, l’armée française veut montrer qu’elle bascule dans la modernité. Pour elle, le brigadier Raymond Depardon, 20 ans, parcourt la France au service du tout nouveau magazine des armées, Terre, air, mer (TAM). Il va réaliser cinquante et un reportages entre juillet 1962 et août 1963.

Lire le portrait croisé : Claudine Nougaret et Raymond Depardon, le son et l’image

Ce trésor était enfoui dans les archives de l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (Ecpad) sous la forme de négatifs et de planches-contacts. Il se révèle dans l’exposition « Raymond Depardon : 1962-1963, photographe militaire », dont les prises de vue sont pour la plupart tirées pour la première fois. Le public pourra les découvrir à Toulon, jusqu’au 31 décembre au Musée national de la marine, puis à Paris, à partir du 1er octobre, au Val-de-Grâce.

« J’avais complètement oublié ces photos »

Leur auteur, 77 ans désormais, devenu un très grand photographe et réalisateur, ne se rappelait pas ces magnifiques premiers pas. « J’avais complètement oublié ces photos », raconte-t-il, le 16 mai, à Toulon, où Le Monde a découvert l’exposition en sa compagnie. « Je ne les avais jamais vues pour certaines. Et j’avais peur qu’elles soient peu intéressantes, sans lien avec ce que j’ai fait avant et après. J’étais un peu paniqué, un peu contre l’exposition. Chaque fois, on me ressort sur les trucs nostalgiques. »

1962-1963, « c’est si vieux », ajoute-t-il. Une période de paix, heureuse, certes. « La vraie libération de la France » selon lui, quand dans le pays « tout le monde est attiré par la modernité, les militaires comme les ménagères ». Mais la photographie est bien « un travail de deuil, souligne-t-il. Dès qu’on a fait une photo, c’est déjà le passé. Les photographes sont sans arrêt confrontés au passage du temps. C’est assez pénible. Quelque chose de lourd à porter ». Il a été convaincu par les commissaires scientifiques de l’exposition, Cristina Baron et Lucie Moriceau-Chastagner, à l’issue d’un long travail d’exploration du fonds de la défense qui compte 250 000 images. Il a permis de choisir parmi les 2 500 photographies de Depardon, dont seules 130 avaient été publiées dans TAM, et 9 en couverture. « Qu’est-ce qui est spécifique à cette période-là ? L’exposition tient bien le temps. Finalement, je ressens beaucoup de bonheur. »

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