« Sans souveraineté des données, c’est la croissance que l’Europe laisse partir à l’étranger »

0
164

[ad_1]

Les stratégistes Emmanuel Amiot et Thierry Mennesson plaident dans une tribune au « Monde » pour un Amadeus de la donnée informatique sur le modèle réalisé dans l’industrie aérienne pour les réservations de vol, en créant une alliance des grandes entreprises européennes, capable d’éviter la mainmise des GAFA sur nos identités numériques.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

« Actuellement seulement 4 % des données mondiales sont stockées en Europe sur des serveurs d’entreprises européennes »
« Actuellement seulement 4 % des données mondiales sont stockées en Europe sur des serveurs d’entreprises européennes » Johnér / Photononstop

Tribune. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) a suscité un débat qui s’étend bien au-delà des frontières de l’Europe. Certes, le scandale de Cambridge Analytica ou le piratage du géant de l’hôtellerie Marriott donnent un écho tout particulier au problème de la sécurité des données personnelles, mais cela ne saurait occulter un problème bien plus large et impactant pour l’Europe.

Actuellement seulement 4 % des données mondiales sont stockées en Europe sur des serveurs d’entreprises européennes, quand les grandes sociétés de technologie étrangères – GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) aux Etats-Unis et BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) en Chine – collectent d’énormes quantités d’information sur les clients européens.

Lire aussi Que s’est-il passé en un an de RGPD, la loi censée protéger vos données ?

La gestion des données n’est donc pas uniquement un problème de sécurité, mais aussi un sujet de souveraineté et de croissance économique. La « data » va assurer la croissance de demain. Elle se trouve au cœur de myriades de services numériques et plus encore du développement de nouveaux services que nous n’imaginons pas encore.

La standardisation de l’accès aux entreprises européennes

L’intelligence artificielle (IA), qui est vue comme l’un des principaux sujets de croissance dans toutes les industries, est complètement dépendante d’un accès large et profond aux données. C’est pourquoi les GAFA et les BATX, qui réalisent 77 % des investissements liés à l’IA dans le monde, sont si friands de données. Inversement, sans souveraineté des données, c’est tout simplement la croissance que l’Europe laisse partir à l’étranger.

Le RGPD peut donc se concevoir comme le socle essentiel pour la mise en place d’une plate-forme de gestion de données, à la main des citoyens européens, protecteur de leur vie privée tout autant que de la croissance européenne. Mais seule la première manche du RGPD est jouée – un an après sa naissance, il est essentiel de le compléter et d’entamer la deuxième manche, permettant de réconcilier protection des données personnelles et innovation via une plate-forme européenne.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Facebook plaide pour une régulation souple d’Internet

Cette plate-forme doit permettre au citoyen d’héberger de manière sécurisée ses données et d’en donner accès aux prestataires de son choix dans le cadre de services établis, tels que services financiers, diffusion de média, e-commerce, énergie ou télécommunications. Cette plate-forme doit permettre à chacun de s’identifier de manière unique (tout en continuant à utiliser plusieurs types d’identifiants) et de bénéficier de services tiers personnalisés en simplifiant par la standardisation l’accès aux entreprises européennes et en leur permettant de se différencier par une expérience client propre.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: