« Le système de nomination du président de la Commission a montré ses limites »

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Pour démocratiser l’Union, les Européens avaient retenu le principe selon lequel le parti arrivé en tête aux élections voyait sa tête de liste désignée à la tête de la Commission. Les résultats du 26 mai montrent que la procédure risque d’être plus compliquée, estime la politiste Cornelia Woll dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 07h25 Temps de Lecture 4 min.

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Manfred Weber, « Spitzenkandidat » (tête de liste)  de la droite européenne, à Munich, le 27 mai.
Manfred Weber, « Spitzenkandidat » (tête de liste)  de la droite européenne, à Munich, le 27 mai. CHRISTOF STACHE / AFP

Tribune. Il n’aura duré qu’un cycle électoral. Inventé pour démocratiser davantage l’Union européenne, le processus de propositions partisanes pour la présidence de la Commission a montré ses limites ces dernières semaines. Même si le Parti populaire européen (PPE) arrive en tête avec environ 179 des 751 sièges du Parlement européen, il est peu probable que leur spitzenkandidat (« tête de liste ») Manfred Weber se voie confier ce poste prestigieux par le Conseil européen. Une occasion pour remettre la représentation partisane européenne sur de meilleures voies.

Depuis le traité de Lisbonne [signé en 2007], le Conseil européen « doit tenir compte des élections au Parlement européen » lorsqu’il désigne le président de la Commission européenne. Poussé par les eurodéputés lors des dernières élections, ce lien passe par un système connu en Allemagne pour la désignation du chancelier : chaque parti choisit un chef de file, chargé de représenter son programme politique au niveau européen. En même temps, cela signale aux Etats membres la préférence du groupe majoritaire pour la présidence de la commission. Ainsi, Jean-Claude Juncker, spitzenkandidat du PPE en 2014, a obtenu la nomination du Conseil européen à la suite de la victoire de la droite – elle avait obtenu 221 sièges au Parlement.

Auparavant, la nomination du président de la Commission européenne se faisait par les chefs d’Etats à huis clos, habituellement en désignant une personnalité issue du parti majoritaire du Conseil européen. La plupart ont été membres d’un gouvernement dans leur pays, souvent même chef de gouvernement. Dès le début, les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont regretté le passage à un système qui limite leurs prorogatives et qui empêche de facto la nomination d’un membre de gouvernement en exercice. Ancien premier ministre du Luxembourg et chrétien-démocrate, Jean-Claude Juncker correspondait toutefois formellement aux critères que respectait traditionnellement le Conseil européen.

L’émergence des Verts et des libéraux

Ce n’est pas le cas de Manfred Weber. Membre de l’Union chrétienne-sociale de Bavière et député européen depuis 2004, il est sans expérience gouvernementale. Malgré une élection comme spitzenkandidat du PPE avec 79,2 % des voix contre Alexander Stubb, ancien premier ministre de Finlande, il souffre d’une réputation plus conservatrice qu’un bon nombre de partis du centre droit. Sous pression de l’opinion publique, il a notamment dû clarifier sa position vis-à-vis du Fidesz hongrois : en dépit de multiples dérives antidémocratiques, Manfred Weber a attendu jusqu’à début mai pour prendre ses distances avec Viktor Orban et son parti.

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