« C’est la fin du contrôle du Parlement européen par le duopole PPE-PSE »

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Le directeur de la Fondation pour l’innovation politique estime, dans une tribune au « Monde », que la poussée des Verts et des centristes est favorable à l’intégration européenne, même si la menace que constitue la droite populiste n’est pas totalement écartée.

Publié aujourd’hui à 05h00 Temps de Lecture 4 min.

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Yannick Jadot lors de la soirée électorale du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Hang'art, dans le 19e arrondissement de Paris, dimanche 26 mai 2019.
Yannick Jadot lors de la soirée électorale du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Hang’art, dans le 19e arrondissement de Paris, dimanche 26 mai 2019. LUCAS BARIOULET POUR « LE MONDE »

Tribune. Les résultats des élections européennes témoignent des profonds mouvements de recomposition politique à l’œuvre sur le Vieux Continent. La participation retrouve les niveaux antérieurs à l’introduction de l’euro et à l’élargissement de 2004. Le scrutin de 2019 confirme l’européanisation des comportements politiques. Cette hausse se traduit par une nouvelle érosion de l’influence des deux grands groupes européens. Au pouvoir depuis 1979, ils n’ont pas su répondre aux préoccupations des Européens, ni même les prendre en considération, sinon de manière purement rhétorique.

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Depuis un quart de siècle, les Européens s’interrogent sur les conséquences de la globalisation qui dilate les défis et rétrécit les Etats. Si elle n’est pas le propre des Européens, cette réalité est inévitablement plus problématique lorsque le doute sur l’efficacité de la puissance publique entraîne un doute sur le pouvoir de la souveraineté populaire. De même, le vieillissement démographique engendre des inquiétudes sur la soutenabilité de modèles sociaux qui sont l’un des piliers de la démocratie européenne, tandis que les phénomènes migratoires, principalement issus de pays musulmans, produisent des tensions interculturelles qui alimentent l’idée d’une menace pesant sur la liberté de conscience, la liberté d’opinion, la séparation du politique et du religieux, la tolérance, l’égalité entre les hommes et les femmes ou la liberté sexuelle, qui sont précisément les valeurs communes déclarées constitutives d’une identité européenne.

Les cartes rebattues

La conséquence est une nouvelle poussée populiste. Il ne faut cependant pas manquer d’observer que ce groupe (ENL) ne représentera que 7,7 % des eurodéputés. De plus, les profondes divergences de vues et d’intérêts qui traversent ce groupe limiteront son efficacité. Les groupes dont on pourrait le rapprocher, l’ELDD (7,5 %) et l’ECR (7,7 %), le tiennent à distance. Ce n’est pas donc le grand fracas annoncé par Steve Bannon, Marine Le Pen et Matteo Salvini. Mais cela ne doit pas donner à penser que la menace est passée ou qu’elle a été exagérée. La poussée populiste de 2019 est réelle et elle s’inscrit dans le sillage de celles enregistrées en 2009 et 2014.

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Cette nouvelle progression, combinée avec la montée en puissance de formations politiques nouvelles dans le jeu européen, comme La République en marche, et les progrès des écologistes, précipite le déclin de la coalition PPE-PSE, qui aura dominé le Parlement européen depuis 1979. Ces élections mettent un terme au contrôle du Parlement européen par ce duopole historique. Le recul frappant les sociaux-démocrates (SD) n’épargne aucunement la droite (PPE). En l’absence de la grande coalition, ces deux groupes vont devoir imaginer et bâtir des combinaisons alternatives, sachant qu’aucun des deux ne pourra construire une coalition sans l’accord de l’autre, et que cet accord obtenu ne suffira pas à former une majorité. Cette configuration marque un tournant historique. Elle pourrait constituer une solution pour les groupes favorables à l’Union européenne (PPE, PSE, ALDE et Verts-ALE). Ils représenteront les deux tiers (67 %) des députés, sans doute plus sans les Britanniques.

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