30 ans après la chute du Mur, en Lettonie, un entêtant parfum de guerre froide

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L’Etat balte s’inquiète de la propagande de Vladimir Poutine, qui cible les 40 % de russophones que compte le pays, compliquant leur intégration.

Par Publié aujourd’hui à 14h00

Temps de Lecture 6 min.

Incrédule, Vita Timermane retape sur Google Maps « Monument de la victoire », du nom d’un obélisque de 79 mètres de haut commémorant le triomphe des troupes soviétiques sur le nazisme en 1945. Le petit ballon rouge de l’application se place au bon endroit, au cœur de Riga, la capitale lettone, mais avec la mention « Monument de l’occupation » – une version bien différente de celle qui apparaît si l’on se connecte hors des frontières. « Je ne l’avais ­jamais remarqué !, s’étonne la responsable de l’Institut de Lettonie, chargé de promouvoir le pays à l’étranger. Mais cela ne me surprend pas.Chez nous, on dit que la seconde guerre mondiale s’est finie en 1991… »

Cette année-là, l’URSS s’écroulait, et la ­Lettonie recouvrait son indépendance « après cinquante ans d’occupation soviétique », entrecoupée de quatre ans, pendant lesquels les troupes d’Hitler se sont emparées de ce pays de moins de 2 millions d’habitants. Le 23 août 1989, Vita Timermane, alors âgée de 22 ans, s’était jointe à l’immense chaîne humaine, baptisée « Voie balte », organisée à travers la Lituanie, ­l’Estonie et la Lettonie, trois petits Etats déterminés à revendiquer leur indépendance et à sortir du giron de l’URSS.

De Vilnius à Tallinn, en passant par Riga, près de deux millions de personnes s’étaient massées le long des routes dans une ambiance euphorique teintée de peur. « L’histoire sortait de ses gonds », pour paraphraser Mikhaïl Gorbatchev, tandis que les pays du bloc de l’Est s’affranchissaient peu à peu de la tutelle soviétique. En novembre, le mur de Berlin tombait. « Quand j’ai vu la chute du Mur sur la chaîne d’informations russe, j’ai pleuré, car nous n’étions pas encore libres », se souvient Sandra Kalniete, figure de la lutte pour l’indépendance lettone, devenue diplomate, puis députée européenne.

« Terreur rouge »

Trente ans après, la Lettonie, membre de l’Union européenne (UE) depuis 2004, entretient le souvenir de « l’occupation soviétique », qui supplanta, par sa durée, celle de l’envahisseur nazi. Un musée, à Riga, relate en détail la « terreur rouge » qui débuta en 1941, avec les premières déportations massives (15 000 Lettons en une seule ­année), juste avant l’arrivée des troupes d’Hitler qui firent des dizaines de milliers de victimes juives. De jeunes Lettons étaient alors embrigadés dans les armées des deux côtés, avant que la deuxième ­« occupation » soviétique ne démarre, sitôt la seconde guerre mondiale terminée, et, avec elle, la reprise des déportations.

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