1989-2019 : comment la chute de l’URSS a bouleversé l’Occident

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Publié aujourd’hui à 20h35

« Mais qu’est-ce que vous foutez à Kansas City ? », tonne Jacques Chirac au téléphone. Nous sommes le 12 septembre 2001 et sur son portable, François Bujon de l’Estang ne s’aventure pas à dire au chef de l’Etat qu’il n’est même pas à Kansas City, mais à une dizaine de kilomètres de là, sur le parking d’un centre commercial, à Independence, Missouri, ville dont il ne peut pas s’empêcher de se rappeler qu’elle est aussi le lieu où a grandi le président Harry Truman. Sa femme vient de garer leur voiture de location et il s’apprête à aller acheter un câble de téléphone à brancher sur le véhicule, lorsque Jacques Chirac l’appelle.

Non, ce jour-là, François Bujon de l’Estang, ambassadeur de la France à Washington, ne s’attarde pas sur les détails et garde Harry Truman pour lui. Tout juste explique-t-il au président qu’il se trouvait la veille dans un avion pour Salt Lake City, pour une réunion sur les Jeux olympiques d’hiver, lorsque le pilote a annoncé qu’en raison d’une « urgence nationale », l’espace aérien américain était fermé et tous les avions sommés d’atterrir. Ce n’est qu’une fois au sol que le diplomate apprend l’attaque contre le World Trade Center et réalise que son avion a décollé de l’aéroport de Dulles cinq minutes après celui qui s’est écrasé sur le Pentagone, à Washington. Plus d’avions, pas de trains : il finit par trouver une voiture à louer le lendemain matin. L’ambassadeur rassure le président, il est en route pour rejoindre dare dare la capitale, à 1 700 km de là, sa femme au volant, lui au téléphone. « Ah, vous êtes avec Anne, très bien », répond Chirac, rasséréné. Le président et l’ambassadeur auront encore six entretiens téléphoniques pendant le trajet.

Pendant ce temps, un extraordinaire élan de sympathie et de solidarité s’organise spontanément autour des Etats-Unis parmi leurs alliés. La France propose d’envoyer des pompiers spécialisés pour aider leurs collègues de Manhattan, durement touchés par les attentats. « Nous sommes tous Américains », titre Le Monde, sous la plume de son directeur, Jean-Marie Colombani. Ce titre, dans un journal français qui n’a pas toujours été tendre avec Oncle Sam, est relevé comme un signe de l’unanimité occidentale autour de la superpuissance meurtrie. Pas seulement occidentale, d’ailleurs : le président Vladimir Poutine va aussi offrir son aide dans la lutte antiterroriste, qu’il mène lui-même en Tchétchénie à sa manière.

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