« “1984” et “La Ferme des animaux” d’Orwell illustrent de façon prémonitoire ce qui se passe dans la Chine de Xi Jinping »

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Une photo du président chinois Xi Jinping à Kashgar (Xinjiang), en juin 2019.
Une photo du président chinois Xi Jinping à Kashgar (Xinjiang), en juin 2019. GREG BAKER / AFP

Chronique. Ce 20 novembre, l’éditorial du New York Times portait ce titre : « “1984 in China » ; « 1984 en Chine ». Pour comprendre ce qui se passe dans le pays de Xi Jinping, il faudrait relire un roman britannique de 1949 – Nineteen Eighty Four – signé George Orwell ? Pourquoi maintenant ? Parce que l’œuvre d’Orwell, pas seulement 1984, devrait être un antidote à l’un des périls de l’époque : les régressions multiformes de la liberté.

1984 (« Folio ») et La Ferme des animaux (1945, « Folio ») sont deux livres dans lesquels Orwell (1903-1950) soulève le capot de la mécanique totalitaire. Il s’appuie sur ce qu’il a connu : fascisme, nazisme et communisme soviétique. Il décrypte l’escamotage de la réalité, l’usage systématique du mensonge, la réécriture de l’histoire, la répression de toute dissidence et, surtout, la volonté de « contrôler les esprits ». Immenses succès, ces deux romans illustrent de façon prémonitoire ce qui se passe dans la Chine de Xi Jinping. 1984 est interdit en Chine.

Les informations du New York Times et celles du Monde ont confirmé et détaillé le sort réservé aux minorités musulmanes de Chine, ouïgoure et kazakhe, notamment. Des centaines de milliers de musulmans, peut-être plusieurs millions à ce jour, sont ou ont été internés dans des camps de rééducation idéologique. Ils sont visés pour ce qu’ils sont, musulmans, et soumis à un lavage de cerveau collectif, afin de ne plus l’être.

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Emprisonnés sans procès pour « crime de la pensée », victimes d’un système de surveillance collective numérique sans précédent. Les portables des quelque 30 millions de Ouïgours sont mécaniquement et systématiquement espionnés. L’Etat-parti veut tout savoir de tous : préfiguration d’une tyrannie 2.0 imposée à l’ensemble des Chinois ?

A ce jour, le seul pays à majorité musulmane à avoir dénoncé le sort réservé aux Ouïgours est la Turquie. Les autres pays de l’aire arabo-islamique se taisent, marché et investissements chinois obligent. La Chine entend imposer sa conception des droits de l’homme à l’étranger. Pékin veut policer le discours sur la Chine hors de ses frontières et use de sa puissance économique à cette fin. Trop souvent galvaudé, l’adjectif « orwellien » colle à la réalité.

« La liberté de l’esprit »

Deux livres récents éclairent la puissance évocatrice et analytique de l’œuvre de cet Anglais dégingandé, fine moustache et vieille veste en tweed, cravate mal ficelée, maigre comme un chat sauvage et pauvre pour rester libre : Dans la tête d’Orwell, un inédit de Christopher Hitchens (1949-2011), préfacé et traduit par Bernard Cohen (Saint-Simon, 172 p., 19,80 euros), et Sur les traces de George Orwell, de notre confrère du Figaro Adrien Jaulmes (Equateurs, 154 p., 15 euros) – voir l’article d’Alain Beuve-Méry dans Le Monde du 2 novembre. Ecrivain à l’œuvre multiple, Orwell, rappellent ces deux livres, a payé de sa personne pour chacune des causes qu’il a défendues. Qu’il s’agisse d’être aux côtés des républicains espagnols, de partager la vie du prolétariat du Royaume-Uni ou des plus misérables des Parisiens.

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