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La pandémie de Covid-19 a franchi, jeudi 16 mars, un nouveau seuil, avec plus de 140 000 morts recensés dans le monde, dont plus de 32 000 aux Etats-Unis, mais le président Donald Trump a jugé qu’il était temps de « faire redémarrer l’Amérique ».
Depuis son apparition dans la métropole chinoise de Wuhan (centre) en décembre, la maladie a infecté plus de deux millions de personnes à travers le monde et les pays occidentaux ont dit jeudi avoir des doutes sur les informations fournies par Pékin sur l’origine du virus.
Pour tenter de freiner sa course, environ 4,4 milliards d’êtres humains, soit près de 57 % de la population mondiale, sont actuellement confinés, sous état d’urgence ou contraints par leurs autorités à rester chez eux. Et cela pèse lourdement sur l’économie mondiale. Tiraillées entre les impératifs sanitaires et l’urgence de minimiser les coûts sur l’emploi ou la croissance, les autorités avancent vers le déconfinement en ordre dispersé.
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Trump veut un « redémarrage de l’Amérique » en trois étapes
Le président américain, Donald Trump, a révélé jeudi son plan pour faire redémarrer la première économie du monde. Avec plus de 650 000 cas recensés, les Etats-Unis sont la nouvelle ligne de front. Avec des pans entiers de l’économie en sommeil, ce sont plus de 22 millions de personnes qui se sont inscrites au chômage au cours des quatre dernières semaines.
Déterminé à réduire la facture économique, Donald Trump a jugé qu’en raison du ralentissement de la pandémie, « des grandes parties du pays pouvaient songer à rouvrir ». « La décision reviendra aux gouverneurs », a-t-il précisé, tout en estimant que certains Etats pourraient « littéralement » entamer le déconfinement « dès demain ».
Les recommandations fédérales publiées par la Maison Blanche prévoient que les Etats se basent sur un certain nombre de critères précis pour renouer avec le cours de leurs activités en trois étapes. « Nous n’ouvrons pas tout d’un coup, on rouvre prudemment pas à pas », a précisé Donald Trump.
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L’Europe toujours dans « l’œil du cyclone »
Arguant du ralentissement des admissions en soins intensifs et des hospitalisations, plusieurs pays européens ont eux aussi commencé à préparer le retour à la normale.
La Suisse a annoncé jeudi un déconfinement « progressif » à compter du 27 avril.
Tandis que l’Allemagne compte rouvrir prochainement certains magasins et, à partir du 4 mai, écoles et lycées.
Mercredi, près de la moitié des écoliers du Danemark ont retrouvé leur classe.
L’Autriche a rouvert mardi ses petits commerces non essentiels, et l’Italie, deuxième pays le plus affecté au monde avec plus de 21 000 morts, a rouvert certaines boutiques.
En Espagne (plus de 19 000 morts), une partie des salariés ont repris le chemin du travail. Mais le confinement devrait être prolongé au-delà du 25 avril.
L’Europe reste cependant dans « l’œil du cyclone » et ne doit « pas baisser la garde », a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en notant des « chiffres constants ou accrus » de contaminations au Royaume-Uni et dans l’est du continent.
De fait, 861 décès supplémentaires ont été enregistrés ces dernières 24 heures au Royaume-Uni (près de 14 000 morts au total) et le gouvernement a décidé de prolonger le confinement « pour au moins trois semaines ».
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Célébrations reportées en Russie, ministre de la santé limogé au Brésil
La Russie compte, elle, chaque jour de sinistres bilans d’infections (27 938 malades et 232 morts), alors que les Moscovites respectent peu le confinement. Le président, Vladimir Poutine, s’est résolu à reporter la grande parade militaire du 9 mai, grand-messe patriotique célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. Les risques « sont encore extrêmement élevés », a-t-il reconnu.
Au Brésil, où les hôpitaux sont au bord de la saturation, la crise sanitaire s’est doublée jeudi d’une crise politique : le président, Jair Bolsonaro, a limogé son populaire ministre de la santé, avec lequel il était en désaccord total sur les moyens de faire face à la pandémie.
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Les Occidentaux expriment des doutes quant aux informations fournies par Pékin
Washington, Paris et Londres ont par ailleurs exprimé des doutes jeudi sur les informations fournies par la Chine au début de l’épidémie. « Nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo. « Il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas », a embrayé le président français, Emmanuel Macron. Le Royaume-Uni a également averti la Chine qu’elle devrait répondre à des « questions difficiles » sur l’apparition du virus.
Le nouveau coronavirus est soupçonné d’être apparu dans un marché en plein air de Wuhan où des animaux exotiques étaient vendus vivants. D’origine animale et proche d’un virus présent chez des chauves-souris, il aurait pu s’y transmettre à l’homme et muter.
Mais des médias américains ont ouvert une autre piste. Selon le Washington Post, l’ambassade des Etats-Unis à Pékin avait alerté Washington il y a deux ans sur les mesures de sécurité insuffisantes dans un laboratoire local qui étudiait les coronavirus chez les chauves-souris. Et d’après Fox News, le coronavirus actuel émanerait de ce laboratoire, même s’il s’agirait bien d’un virus naturel – et non un agent pathogène créé par les Chinois –, et que sa « fuite » serait involontaire, conséquence de mauvais protocoles de sécurité.
Un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a balayé ces accusations. « De nombreux experts médicaux réputés dans le monde estiment que l’hypothèse d’une prétendue fuite n’a aucune base scientifique », a-t-il déclaré.
L’administration Trump a dénoncé à plusieurs reprises le manque de transparence de la Chine, voire une opération de « dissimulation » de Pékin sur la gravité du virus.
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L’OMS accusée de « manque de transparence »
Washington accuse aussi l’OMS de s’être alignée sur les positions chinoises, et a suspendu les fonds américains à l’agence onusienne pour sa « mauvaise gestion » de l’épidémie.
Le rôle de l’OMS a été abordé jeudi par les dirigeants du G7 lors d’une réunion en visioconférence. La Maison Blanche a affirmé que les échanges avaient porté sur « le manque de transparence et la mauvaise gestion systématique de la pandémie par l’OMS ».
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